Le manifeste

Des sénateurs masculins et âgés contre l’abolition de la prostitution

Les inégalités femmes-hommes au Sénat font obstruction à la sanction des clients de la prostitution !

Cinq faits et une illustration flagrante du sexisme de la « Chambre haute ».

Communiqué

 

Parce que contrairement au Sénat,

-la société française n’est pas composée de 74 % d’hommes

-la moyenne d’âge des Français.e.s n’est pas de 65 ans

 

Nous, associations de lutte contre les violences sexuelles et sexistes :

• apportons tout notre soutien aux sénateur-ice-s progressistes qui se battent pour la dépénalisation des personnes prostituées et la sanction de l’achat d’un acte sexuel :« Pour les futures générations, pour l’égalité femmes-hommes, tenez-bon ! »

• encourageons l’Assemblée nationale et le Gouvernement à faire aboutir définitivement la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées.

Vous vous demandez pourquoi le Sénat bloque depuis décembre 2013 l’adoption définitive de la proposition de loi visant à dépénaliser les personnes prostituées et à sanctionner l’achat d’un acte sexuel ? La réponse est sociologique et statistique : la Sénat est composé de 74 % d’hommes et de 26 % de femmes. Sa moyenne d’âge est de 65 ans.

Or au Sénat, comme dans la société, les données chiffrées sont explicites (VOIR LES 5 FAITS CI-DESSOUS). Les femmes et les jeunes sont plutôt favorables à la pénalisation des clients de la prostitution, alors que les hommes, surtout âgés, défendent plutôt le droit de disposer sexuellement et financièrement du corps des femmes.

Dans tous les groupes politiques, la mobilisation en soutien à la PPL est animée principalement par des femmes courageuses : Laurence Cohen (CRC), Brigitte Gonthier-Morin (CRC), Michelle Meunier (SOC), Maryvonne Blondin (SOC), Claudine Lepage (SOC), Chantal Jouanno (UDI), Valérie Létard (UDI), Fabienne Keller (LR), Joëlle Garriaud-Maylam (LR) ou Sophie Primas (LR).

Mais au Sénat, les femmes sont rarement présidentes (ni de groupes, ni de Commission spéciale). Sans surprise on retrouve des présidents de tous bords pour défendre les privilèges masculins : Jean-Pierre Godefroy (SOC), ancien président de la Commission spéciale, Jean-Pierre Vial (LR), nouveau président de la Commission spéciale, Didier Guillaume, président du groupe socialiste, Bruno Retailleau, président du groupe LR, François Zocchetto, président du groupe UDI.

 

LE CRITERE DETERMINANT : LE SEXISME

FAIT 1

Le 8 juillet 2014 en commission spéciale, 75 % des sénateur.ice.s ayant voté pour la pénalisation des clients étaient des femmes alors que 75% des sénateur.ice.s ayant voté contre étaient des hommes.

FAIT 2

Dès 2012, le sondage Harris Interactive[1] « Les Français et la prostitution » montraient que 59 % des femmes étaient favorables à la pénalisation des clients de la prostitution.

FAIT 3

Dans son classement mondial sur l’égalité femmes-hommes, publié en octobre 2014, le ForumEconomique Mondial indique que la Suède, la Norvège et l’Islande, trois premiers pays au monde à avoir dépénalisé les personnes prostituées et pénalisé les clients, font partie des quatre pays au monde les plus avancés en matière d’égalité femmes-hommes. Premier pays à avoir introduit une législation abolitionniste, La Suède comptait, dès 1999, 48 % de femmes au Parlement.

 

LE FACTEUR AGGRAVANT : L’AGE

FAIT 4

Dès 2012, le sondage Harris Interactive « Les Français et la prostitution » montraientque 65 % des 18-34 ans (femmes et hommes confondus) étaient favorables à la sanction des clients de la prostitution. A l’inverse 64 % des 50-64 ans étaient contre la sanction des clients de la prostitution.

FAIT 5

Il y a 7 ans d’écart de moyenne d’âge entre les sénateur.ice.s qui ont signé l’amendement de pénalisation des clients de prostitution (plus jeunes et à 56% des femmes) et ceux qui ont signé l’amendement supprimant la pénalisation des clients de la prostitution (plus âgés et à 77% des hommes).

[1] http://www.harrisinteractive.fr/news/2012/Results_HIFR_Grazia_28062012.pdf

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